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Diogène d'Arc
La Paix Volée
Disponible en version papier (broché, 5,26 €)
Roman, littérature jeunesse
1914. Vosges. Lucien a tenu son journal des petits et grands événements durant les toutes premières semaines de la Grande Guerre.
1914. Vosges. Lucien a tenu son journal des petits et grands événements durant les toutes premières semaines de la Grande Guerre.
C’est
drôle, mais hier soir, quand mon père m’a apporté ce cahier
bleu, j’ai seulement écrit mon nom sur la première page et le mot
JOURNAL. En m’appliquant, j’ai écrit la date avec les mêmes
lettres que dans « Les Connaissances Utiles », c’est
une grosse encyclopédie dans laquelle on trouve réponse à tout,
avec des descriptions très savantes d’animaux et de plantes (la
faune et la flore) d’Afrique ou des Amériques.
Il
est environ onze heures. Papa et Maman sont à l’usine. Je ne sais
pas où est Nini.
C’est
les grandes vacances. Je suis tout seul et je me suis installé
dehors, devant la maison. Je vois tout Ménil-la-Chapelle jusqu’au
bois de la Hardelle et à la Tête du Violu (c’est une colline un
peu plus haute que les autres). Notre maison est à flanc de coteau
et, depuis ma chambre, je pourrais presque pisser dans la Meurthe. Si
elle n’était pas si loin, naturellement !
Je m’appelle Lucien Mathieu. J’ai 12 ans. J’ai une grande sœur : Nicole...
Lire + en cliquant su la colonne de droite La Paix Volée (extrait)
Je m’appelle Lucien Mathieu. J’ai 12 ans. J’ai une grande sœur : Nicole...
Lire + en cliquant su la colonne de droite La Paix Volée (extrait)
- Broché: 90 pages
- ISBN-10: 1512017779
- SBN-13: 978-1512017779
- Dimensions du produit: 15,2 x 0,5 x 22,9 cm
- Prix TTC: € 5,26 (livraison € 0,01)
- amazon.fr
Alors, nous sommes allés voir Marcel
Va,
mange ton pain avec joie et bois gaiement ton vin, car dès longtemps
Dieu prend plaisir à ce que tu fais (L’Ecclésiaste, 9.7)
Alors,
nous sommes allés voir Marcel...
— Allô ?
Si on allait voir Marcel ?
— Marcel ?
Euh, je...
— Tu
l’as pas oublié quand même !
— Non,
c’est pas ça ! Plutôt...
— Ben
si, il l’a oublié ! Remisé dans les tiroirs des souvenirs
effacés...
Bon,
j’ai convenu. Je n’ai pas vraiment oublié Marcel. Mais j’ai
plutôt tiré un trait sur le passé, plus ou moins consciemment.
Disons que Marcel et les autres étaient un tout petit peu sortis de
mon esprit.
— Hé,
ho ! T’es toujours là ?
— Ben
oui, où veux-tu que je sois ?
— Justement,
t’es où ?
— Ben
si tu m’appelles, tu sais où je suis !
— T’as
pas changé, toi. Parfois un peu plus con que la moyenne ! Je te
signale que je te cause sur ton cellulaire. C’est un appareil
mobile vois-tu ? Que tu peux trimbaler partout...
— En
effet, constatai-je piteusement.
— J’ai
aussi téléphoné à Fabrice. Il est toujours à Kourou.
— C’est
bien.
— Alors
voilà, on a pensé qu’on pourrait aller voir Marcel, laissa tomber
Philippe à l’autre bout du fil sans fil.
Nous
sommes donc allés voir Marcel. Tous les trois. Philippe, Fabrice et
moi.
À
l’EHPAD de Cayenne.
Vous
savez ce qu’est l’EHPAD ? Ben, c’est où qu’est notre
Marcel... Établissement pour personnes âgées dépendantes.
Tout
de suite ça remonte le moral !
Notez,
c’est un établissement très bien avec des gens très bien. Mais
c’est...
C’est
un endroit où on ne voudrait jamais aller. Même mort. Et pour sûr
que Marcel, du temps de son vivant... Enfin, je veux dire du temps où
il pensait, il aurait jamais voulu y aller. Mais il y fut. Et y est
encore.
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Gutenberg et la révolution numérique
Dans son article, J'ai tué la librairie Arthaud de Grenoble , Didier Lebouc met le doigt là où ça
fait mal !
En fait, faute d’avoir anticipé
la révolution industrielle et commerciale provoquée par internet, nos décideurs
de tout poil et de tout bord cherchent des raisons alambiquées à ce qu’ils
nomment la crise.
Mais je voudrais seulement me
borner ici à évoquer le cas du livre. Si nul ne conteste le prix unique du
livre en France imposé par Jack Lang, le fait d’interdire au e-commerce (comme Amazon) d’envoyer des
livres gratuitement aux clients est d’une stupidité sans nom. D’abord, c’est
une mesure inapplicable pour l’instant à l’eBook.
Or, de plus en plus de lecteurs choisissent ce format notamment pour les
raisons invoquées par Didier Lebouc.
Ensuite, prenons l’exemple que je
connais bien, et pour cause, des expats ou des habitants de l’outremer :
internet est notre seul moyen d’échapper aux prix exorbitants des postes de
tous les pays et particulièrement de La Poste française qui, au passage, dans
les DOM-TOM et particulièrement en Guyane, est un peu à la ramasse pour ne pas
dire plus, afin de ne vexer personne... Alors, va-t-on maintenant faire payer la livraison des eBooks ?!
Accès à l'information & à la culture
Je suis abonné à un quotidien (Le
Monde pour ne pas le nommer) dans sa version numérique. Je fais des achats sur Amazon ou la Fnac. Sans
internet, je ne crois pas que depuis l’Amérique latine je pourrais facilement
lire un quotidien européen (du soir qui plus est !), un auteur qui vient
de sortir son dernier bouquin, etc., au passage, je m’étonne que Le Canard
Enchaîné n’ait pas encore fait le nécessaire pour satisfaire ses abonnés en
version PDF... donc oui, je suis un adepte à la fois d’internet et du format eBook. Avec une réserve toutefois :
le prix souvent prohibitif du livre numérique pratiqué par les Galligrasset et autres Albin-Michel sont
ubuesques dans bien des cas ! Car les éditeurs et les libraires, avec
l’informatisation et l’arrivée de l’impression à la demande, voient quand même
leurs coûts sensiblement baisser. Cette baisse, naturellement ils ne la
répercutent nullement (ou rarement) sur les prix de vente. Je parle de ça,
parce qu’un de mes éditeurs papier vient de m’aviser qu’il passait à cette
nouvelle technique sans bien sûr baisser le prix public du bouquin !
Les grands éditeurs, qui ne sont
plus les éditeurs d’antan chérissant leurs auteurs, sauf si celui-ci reste
plusieurs semaines dans la liste des best-sellers du NouvelObs, ces grands
éditeurs qui réclament encore à corps et à cris le renforcement de l’exception
française sont maintenant des multinationales comme les autres ! Les
groupes Hachette ou Flammarion ont bien plus en commun avec Amazon ou Kobo
qu’avec la petite librairie-éditrice de province qui se bat pour survivre tout
en proposant de la littérature de qualité, essayant de ne pas céder aux modes people. Des éditeurs comme Ibis Rouge par exemple auront fait bien
plus pour l’outremer que les groupes Philippe-Hersant ou Hachette !
Quant à affirmer que livrer des
bouquins gratuitement est une concurrence déloyale, c’est un non-sens. Ou alors
pour d’autres vendeurs de livres par correspondance ayant largement pignon sur
rue. Car enfin, si je vais dans une petite librairie du coin et que j’y fais
l’acquisition d’un livre, le petit libraire en question ne va pas me le livrer
gratuitement ou pas : je repars avec mon achat, non ?
Certes la vieille Europe est
encore loin derrière les États-Unis pour ce qui est de la lecture numérique.
D’ailleurs je comprends tout à fait les lecteurs encore allergiques aux
tablettes et autres liseuses et moi-même je ne boude pas mon plaisir à
manipuler et lire un vrai livre. Si
je me place côté auteur, et notamment au Canada et aux USA, s’il est vrai que
beaucoup d’écrivains commencent à gagner plus en version numérique qu’en
version papier, ils y perdent parfois en notoriété. Mais avec le temps, et en
ce moment le temps va vite en la matière, cela va s’atténuer.
En France, je sais d’expérience
que la littérature uniquement numérique est plutôt dévalorisée. Toutefois, il y
a quelques hussards qui sont loin d’être des inconnus et des écrivaillons de
seconde zone comme François Bon ou Marc-Édouard Nabe qui se sont lancés
dans l’aventure depuis un petit moment déjà.
Tu as vécu par le libéralisme, tu mourras par le libéralisme !
L’autre jour, un auteur jeunesse
publié depuis vingt ans de façon traditionnelle écrivait s’être lancé dans le
numérique et avoir enfin découvert... la liberté. Pour la première fois, il
pouvait faire sa couverture, sa mise en page, choisir lui-même son titre et
surtout écrire ce qui lui plaisait vraiment sans être obligé de subir les
corrections de « ceux qui savent » et qui n’ont jamais été fichus d’écrire
correctement une phrase ou deux ! Et ne parlons même pas de la rémunération
dont l’essentielle va à la distribution et à l’éditeur, l’auteur ne recevant
royalement que 7 ou 10 % du prix public H.T., quand il est payé ! Sans compter (c'est le cas de le dire !) que l'auteur reste propriétaire de tous ses droits !
Je ne milite pas pour le tout numérique.
Mais il serait temps que les (grands) acteurs du livre en France changent leur
fusil d’épaule et cessent de vouloir bêtement résister aux opportunités
offertes par l’internet. Ils sont un peu comme ces pseudo-scientifiques londoniens
du début du XIXe siècle qui soutenaient que le train serait source de toutes les
vilenies possibles et inimaginables.
Aujourd’hui, en donnant
radicalement tort à Marshall McLuhan et en réhabilitant de façon magistrale Gutenberg,
le Web agace prodigieusement ceux qui voient leur petit empire du savoir (et du
savoir-faire) s’éroder doucement. L’agressivité d’un BHL ou d’un Finkielkraut
envers internet n’est-elle pas d’abord l’expression de leur irritation ?
Celle de ne plus être les omniscients savants à tenir indéfiniment un crachoir.
Une tribune que maintenant le commun des mortels peut s’approprier avec un
simple terminal !
Après tout, les grands éditeurs,
les médias, les décideurs et nos chers chroniqueurs à la petite semaine ont eux-mêmes
fait le lit d’un libéralisme à tout crin ! Alors qu’ils assument !
Aucune mesure, aucune loi ne pourra ralentir la révolution numérique dont
découle une nouvelle approche culturelle tendant à se démocratiser... (À
condition que l’internet soit accessible partout à des coûts modérés, ce qui est
encore loin d’être toujours le cas).
Petite mise à jour: Amazon ridiculise la Ministre de la culture française en fixant à... 1 centime les frais de livraison pour ses livres. Lire sur le site du Nouvel Observateur.
Petite mise à jour: Amazon ridiculise la Ministre de la culture française en fixant à... 1 centime les frais de livraison pour ses livres. Lire sur le site du Nouvel Observateur.
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